CIP ENERVES
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CIP ENERVES
Le suivi des délinquants en panne de moyens ONDINE MILLOT / QUOTIDIEN : jeudi 5 juin 2008 / [url=http://www.liberation.fr/]http://www.liberation.fr/[/url] La réinsertion des détenus, les fameux «aménagements de peine» que la ministre de la Justice Rachida Dati ne cesse de mettre en avant, c’est eux. Les 3 000 travailleurs sociaux de l’administration pénitentiaires, également appelés CIP (conseillers d’insertion et de probation) s’occupent, concrètement, chaque jour, de lutter contre la récidive. En aidant les détenus à maintenir un lien avec leur famille, à suivre une formation, à trouver un emploi, un logement pour leur sortie. En suivant ceux qui sortent en liberté conditionnelle, sous bracelet électronique ou sous contrôle judiciaire. Par des rendez-vous réguliers ils s’assurent que les ex-détenus se soignent, cherchent un emploi, indemnisent leurs victimes… et ne replongent pas. «Contradictoires». Mais aujourd’hui, les CIP n’en peuvent plus. Epuisés par des conditions de travail difficiles et le manque de moyens. Excédés par «une administration ballottée par des vents contradictoires : plus d’incarcérations d’un côté et plus d’aménagements de peine exigés d’un autre», dit le communiqué de l’intersyndicale (CGT, Snepap, CFDT). Fait sans précédent, la quasi-totalité des personnels est solidaire et mobilisée dans une grève du zèle depuis le 29 avril (le droit de grève leur est interdit du fait du statut spécial de l’administration pénitentiaire). Une manifestation est prévue cet après-midi entre la rue du Renard (siège de l’administration pénitentiaire) et la place Vendôme. Plusieurs autres ont déjà eu lieu, dont une à la sortie du conseil municipal du VIIe arrondissement de Paris où se trouvait Rachida Dati. En moyenne, un CIP suit plus d’une centaine de détenus en même temps, parfois 150 ou 160. «On se retrouve dans des situations d’impuissance, où on ne peut pas venir en aide aux personnes, et où on ne peut pas non plus contrôler qu’ils respectent leurs obligations», résume une CIP. «Malaise». C’est un projet de réforme statutaire qui a déclenché le mouvement. Il prévoit une refonte de la formation et une modification du système d’indemnités. Mais la mobilisation révèle «un malaise» plus général et plus profond, reconnaissent à la fois les syndicats et la direction de l’administration pénitentiaire, qui souligne pourtant ses «efforts» pour recruter de plus en plus de CIP (150 embauches cette année). Un rapport de l’actuel président de la commission des lois de l’Assemblée nationale Jean-Luc Warsmann (UMP) datant de 2003 concluait que, pour que le travail de réinsertion des détenus soit efficace, il fallait le recrutement de 3 000 CIP supplémentaires. On en est loin. Et le nombre de condamnés ne cesse d’augmenter. |
magali83- Adhérent
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