AIE AIEA IE...MAIS OU VA T ON ?
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AIE AIEA IE...MAIS OU VA T ON ?
Polémique autour du projet d'installation de centres d'appels dans deux prisons françaises
LE MONDE | 03.07.08 | 14h31 • Mis à jour le 03.07.08 | 14h31
Jusqu'à présent, les centres d'appels téléphoniques exploitaient des "forçats du boulot". Désormais, ils vont employer "des forçats tout court". C'est par ces formules chocs que la CGT a exprimé son émotion en découvrant le projet du ministère de la justice d'ouvrir des call centers dans les prisons
...
Révélée, le 27 juin, par Le Figaro. fr, l'information est corroborée par l'administration pénitentiaire. Laurent Ridel, sous-directeur des personnes placées sous main de justice, précise que des contacts ont été noués avec deux entreprises pour installer des plates-formes d'appels dans deux prisons, mais il ne souhaite pas divulguer leur nom. Selon nos informations, le groupe Webhelp est sur les rangs. "Nous en sommes au stade de la réflexion liminaire", tempère Frédéric Jousset, le coprésident de cette société, qui emploie quelque 5 500 personnes en France et à l'étranger.
Le ministère espère néanmoins que les deux centres d'appels à l'étude démarreront l'un à l'automne, l'autre en fin d'année. Dans quelques jours, un représentant de Webhelp se rendra dans le centre pénitentiaire pour femmes de Rennes afin d'effectuer des repérages. D'après M. Ridel, l'installation de call centers en milieu carcéral est déjà une réalité en Italie.
Le but d'une telle opération : procurer un emploi aux détenus. C'est un "combat" essentiel pour l'administration pénitentiaire. Environ 40 % de la population carcérale n'a jamais travaillé et de nombreux prisonniers cumulent divers handicaps (problèmes psychiatriques, niveau de formation très faible...). "L'emploi constitue un pilier de la réinsertion", insiste M. Ridel. Sur les trois prochaines années, la chancellerie ambitionne de créer 3 000 postes de travail. Elle a lancé une "campagne de mailing et de publicité" pour identifier des entreprises qui seraient prêtes à développer une activité dans des prisons.
"C'EST DU N'IMPORTE QUOI"
La direction de Webhelp envisage de franchir le pas, car elle y voit une "démarche citoyenne" qui lui permet d'exprimer sa "responsabilité sociale d'entreprise". Le groupe, assure M. Jousset, ne cherche pas à enrôler de la main-d'oeuvre à moindre prix grâce aux règles particulières qui encadrent le travail en prison (le minimum salarial et le niveau de cotisations sont plus faibles que dans le "monde extérieur") : "Ce n'est pas le sujet, nous ne nous attendons pas à dégager une marge importante", argumente-t-il.
Pour conduire l'opération à son terme, plusieurs questions devront être résolues : quel sera le nombre de détenus aptes à occuper la fonction ? Comment les manager ? Les clients de Webhelp accepteront-ils que des prisonniers téléphonent à des particuliers pour promouvoir leur produit ?
Chez les syndicats implantés dans le secteur des centres d'appel, l'initiative du ministère inspire de fortes réserves. Xavier Burot, de la fédération CGT des sociétés d'études, dénonce un risque de "concurrence déloyale". Tout en se disant soucieuse de l'"amélioration de la réinsertion des détenus", son organisation appelle à "faire signer une pétition contre ce projet".
"C'est du n'importe quoi", renchérit Franca Salis Madinier, secrétaire nationale à la fédération CFDT conseil, communication, culture. Elle déplore le recours à des personnes "qui ne connaissent pas" le métier. Son amertume est d'autant plus vive que les syndicats négocient actuellement avec le patronat pour mettre en place de "nouvelles classifications" susceptibles de mieux reconnaître les salariés des call centers.
LE MONDE | 03.07.08 | 14h31 • Mis à jour le 03.07.08 | 14h31
Jusqu'à présent, les centres d'appels téléphoniques exploitaient des "forçats du boulot". Désormais, ils vont employer "des forçats tout court". C'est par ces formules chocs que la CGT a exprimé son émotion en découvrant le projet du ministère de la justice d'ouvrir des call centers dans les prisons
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Révélée, le 27 juin, par Le Figaro. fr, l'information est corroborée par l'administration pénitentiaire. Laurent Ridel, sous-directeur des personnes placées sous main de justice, précise que des contacts ont été noués avec deux entreprises pour installer des plates-formes d'appels dans deux prisons, mais il ne souhaite pas divulguer leur nom. Selon nos informations, le groupe Webhelp est sur les rangs. "Nous en sommes au stade de la réflexion liminaire", tempère Frédéric Jousset, le coprésident de cette société, qui emploie quelque 5 500 personnes en France et à l'étranger.
Le ministère espère néanmoins que les deux centres d'appels à l'étude démarreront l'un à l'automne, l'autre en fin d'année. Dans quelques jours, un représentant de Webhelp se rendra dans le centre pénitentiaire pour femmes de Rennes afin d'effectuer des repérages. D'après M. Ridel, l'installation de call centers en milieu carcéral est déjà une réalité en Italie.
Le but d'une telle opération : procurer un emploi aux détenus. C'est un "combat" essentiel pour l'administration pénitentiaire. Environ 40 % de la population carcérale n'a jamais travaillé et de nombreux prisonniers cumulent divers handicaps (problèmes psychiatriques, niveau de formation très faible...). "L'emploi constitue un pilier de la réinsertion", insiste M. Ridel. Sur les trois prochaines années, la chancellerie ambitionne de créer 3 000 postes de travail. Elle a lancé une "campagne de mailing et de publicité" pour identifier des entreprises qui seraient prêtes à développer une activité dans des prisons.
"C'EST DU N'IMPORTE QUOI"
La direction de Webhelp envisage de franchir le pas, car elle y voit une "démarche citoyenne" qui lui permet d'exprimer sa "responsabilité sociale d'entreprise". Le groupe, assure M. Jousset, ne cherche pas à enrôler de la main-d'oeuvre à moindre prix grâce aux règles particulières qui encadrent le travail en prison (le minimum salarial et le niveau de cotisations sont plus faibles que dans le "monde extérieur") : "Ce n'est pas le sujet, nous ne nous attendons pas à dégager une marge importante", argumente-t-il.
Pour conduire l'opération à son terme, plusieurs questions devront être résolues : quel sera le nombre de détenus aptes à occuper la fonction ? Comment les manager ? Les clients de Webhelp accepteront-ils que des prisonniers téléphonent à des particuliers pour promouvoir leur produit ?
Chez les syndicats implantés dans le secteur des centres d'appel, l'initiative du ministère inspire de fortes réserves. Xavier Burot, de la fédération CGT des sociétés d'études, dénonce un risque de "concurrence déloyale". Tout en se disant soucieuse de l'"amélioration de la réinsertion des détenus", son organisation appelle à "faire signer une pétition contre ce projet".
"C'est du n'importe quoi", renchérit Franca Salis Madinier, secrétaire nationale à la fédération CFDT conseil, communication, culture. Elle déplore le recours à des personnes "qui ne connaissent pas" le métier. Son amertume est d'autant plus vive que les syndicats négocient actuellement avec le patronat pour mettre en place de "nouvelles classifications" susceptibles de mieux reconnaître les salariés des call centers.
magali83- Adhérent
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